Venere degli stracci & Labirinto
Enfant de la balle originaire de Bielle, Michelangelo Pistoletto a grandi à Turin et s’est rapproché de l’art en fréquentant l’atelier de restauration de son père. L’implication du spectateur est une particularité commune à l’ensemble de son œuvre. Dans les Tableaux-miroirs, avec lesquels commence notre parcours au musée, le visiteur est inévitablement impliqué dans l’œuvre, qui, grâce à cela, prend un nouveau sens. On ne se limite pas à observer, on participe. Et on réfléchit. Dans tous les sens du terme. Ensuite, nous trouvons des œuvres emblématiques de l’Arte Povera comme la Venere degli stracci (1967), et des installations comme le Labirinto (1969). Ce labyrinthe en carton tortueux ne dissimule pas le parcours, il le dévoile, et en son centre, on trouve une autre œuvre historique, le Pozzo - cartone e specchio (1965-66). Dans la salle suivante, se trouvent des vidéos, des photos, des affiches de différentes manifestations théâtrales et expositions collectives des années 70, qui témoignent de la volonté de l’artiste de diffuser l’art hors des institutions, parmi les gens. En avançant dans les années et les espaces, on s’approche d’une grande table miroitante qui reproduit fidèlement la forme du bassin méditerranéen, entouré de chaises provenant des différents pays et cultures qui le bordent (Love Difference - Mar Mediterraneo, 2003).
Quadri specchianti
Un section complète de l’exposition est consacrée au Signe-Art, une recherche qui a amené Pistoletto à inviter les artistes du monde entier à créer leur propre signe-art. Le sien est formé par deux triangles entrecroisés, l’un au-dessus de l’autre, en mesure de contenir une personne ayant les jambes et les bras écartés. S’il est difficile à décrire, sa signification est très claire lorsqu’on le voit. Une fois le tour de l’exposition au musée terminé, nous parcourons les rues du centre historique d’Ascona, le Borgo, pour rejoindre les autres lieux faisant partie du projet, où nous trouverons deux «troisièmes paradis». Le premier, composé de quelque 90 arbrisseaux, se trouve dans le parc du Museo Castello San Materno et sera animé par des événements tout au long de l’été. L’autre, réalisé à l’aide de pierres polies par le temps, nous conduit jusqu’au Monte Verità, la colline qui surplombe Ascona, berceau de la culture de la ville.
Sfera di giornali
Pour admirer le Troisième Paradis donné définitivement au Monte Verità, il faut s’enfoncer un peu dans le parc, dépasser la Maison du thé et sa petite mais magnifique plantation et se promener parmi les arbres séculaires jusqu’au pavillon Elisarion, récemment rénové. «Le Troisième Paradis, qui accueille dans son cercle central le ventre créateur d’une nouvelle humanité, ne pouvait avoir de meilleur emplacement.» Le symbole est composé de deux cercles contigus aux extrémités d’un cercle central, une reconfiguration du signe de l’infini. Les deux cercles extérieurs représentent le premier paradis (dans lequel l’homme ne faisait qu’un avec la nature) et le deuxième paradis (le paradis artificiel développé par l’intelligence humaine). Le cercle central représente l’équilibre dans la résolution du conflit entre la nature et l’artifice: un nouveau modèle de société durable, démocratique et inclusive. Donné par l’artiste lui-même au Monte Verità, ce symbole revêt un sens profond et met en lumière les raisons de la présence de l’exposition à Ascona. Une exposition certes à admirer, mais surtout à vivre et à sentir, tout comme la ville qui l’accueille
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