Que ressens-tu lorsque tu chevauches ta moto?
Disons que plutôt qu’enfourcher ma moto pour avaler des kilomètres, je m’accorde des escapades pour m’évader et me libérer l’esprit de mon train-train habituel. J’éprouve un sentiment de fuite de ma routine ordinaire. J’ai la chance de pouvoir conduire deux motos semblables mais très différentes l’une de l’autre: la première est une Harley-Davidson Night Train, customisée, difficile à maitriser, tandis que la seconde est une Indian Dark Horse, docile et maniable. Ainsi, je choisis moto et destination en fonction de mon humeur.
Quel est ton tour préféré au Tessin? Quels sont tes pit-stop préférés?
Je n’en ai aucun en particulier. Je me plais à atteindre mon objectif, délaissant les routes les plus rapides, tout en observant ma règle de base: sain-sauf-sans-stress. Ainsi, je profite de mes loisirs pour visiter nos vallées, les différentes régions et les lacs, tout en m’accordant des pit-stop (arrêts) culinaires, balnéaires et panoramiques. Dans le val Verzasca, Lavertezzo et son splendide Ponte dei Salti est un pit-stop classique, mais parcourir les Centovalli et ses virages serrés jusqu’à Camedo, le village de frontière avec l’Italie, est aussi un véritable plaisir. Quant au Valmaggia, il faut absolument profiter d’une dernière baignade au grotto Pozzasc à Peccia ou encore dans le Val Bavona. Dans le val Blenio, pit-stop à la Genziana; ensuite poursuivre par le col du Lukmanier en direction de Disentis; prévoir une halte «Capuns» à l’Alpsu. Dans le Malcantone on passe par le grotto Sgambada d’Arosio avant de poursuivre en direction de Caslano où on dégustera une bière au Lido en attendant le coucher du soleil au bord du lac. Continuer ensuite jusqu’à Agno où le Vintage Café et son «american vibe» vous attendent.
Quelle importance accordes-tu à la fraternité entre les motards?
On reconnait que la passion pour la moto a le privilège de favoriser la communication et abattre les barrières sociales. Mécaniciens, avocats, secrétaires, banquiers, maçons ou femmes d’affaires, l’important n’est pas qui tu es, d’où tu viens ni ce que tu fais, l’important c’est que nous sommes tous des passionnés de moto! Tout commence avec le salut quand tu croises un autre motard, échanger nos points de vue à propos de motos avec des personnes totalement inconnues ou que tu rencontres au bar, ou alors au fait de s’arrêter quand un autre motard se trouve au bord de la route, peut-être en difficulté… Ces petits gestes créent un sens profond de fraternité pouvant certainement se transformer en liens d’amitié.
Que voudrais-tu raconter d’autre?
Partez 5 minutes plus tôt et, même si vous arrivez avec 5 minutes de retard, cela n’est pas si grave... parce que la vie est belle et qu’il serait vraiment dommage de l’esquinter ou de la perdre sur la route…